Mélancolie d'automne
Dans le jardin familial, il est 16h16, un 11 octobre. La lumière est chaude et réconfortante, bénédiction après quelques jours aussi pluvieux que moroses. Ma grand-mère prend le soleil à côté de moi, demande des nouvelles des uns et des autres, ceux qu'elle aimerait bientôt voir. Je pense alors à ce mois d'octobre, il y a deux ans, quand mon grand-père était encore là. Le même été indien. La même lumière. Une autre mélancolie. Il ne lui restait alors plus qu'une quarantaine de jours à vivre... Mais ça, nous ne le savions pas encore, malgré la maladie qui s'était invitée à notre table du dimanche depuis quelques mois déjà. Qu'est-ce qu'on ferait différemment si l'on savait combien de jours il nous restait ? Est-ce que l'on changerait radicalement les choses ? Ou est-ce que l'on continuerait comme tous les jours parce que notre quotidien est déjà celui de notre idéal ? Se poser la question mais surtout y répondre dit beaucoup, sur là on nous (en) sommes. Et quand l'écart, entre l'idéal et le réel se fait béance, ça gratte. Forcément.